Certaines polluent plus que d’autres. D’autres sont plus faciles à transporter, plus chères, plus risquées… Bref, il faut faire des choix. Et c’est exactement ce que propose l’ADEME avec son outil d’aide à la décision EnR’CHOIX.
Le but : créer un ordre de priorité entre les énergies à choisir dans chaque nouveau projet, à destination des maîtres d’ouvrages, des collectivités, des développeurs immobiliers.
Celles qui seront perdues (en gros, la chaleur fatale), comme celles qui ne peuvent être consommées ailleurs, sont à développer en priorité. Du favoritisme ? Carrément. Comme le petit dernier de la fratrie, certain·e·s ont les faveurs des parents… et des décideurs. Woups.
L’objectif est louable. Mieux vaut finir son assiette que de repartir chercher un autre Big Mac. En tout cas, pour sa santé et son porte-monnaie, c’est sûr. Pour le PIB, un peu moins. Quel modèle de société souhaite-t-on ?
Ok, mais concrètement, ça donne quoi ce tri énergétique ? Spoiler : y’a un classement.
Le modèle : des priorités claires et assumées
1. La chaleur fatale
Dans le cas d’EnR Choix, on préfèrera exploiter la chaleur fatale en priorité numéro 1. Elle est juste rendue gratos à l’atmosphère si personne ne la récupère.
Tiens, c’est vrai que maintenant on est censé dire EnR&R : renouvelable et récupération.
2. Géothermie et solaire thermique
La géothermie dans tout ça ? C’est, au même titre que le solaire thermique, une énergie qui s’exploite localement, difficile à transporter sur de longues distances.
Du coup, géothermie et solaire thermique, c’est priorité number 2.
3. Pompes à chaleur et biomasse
Et la priorité numéro 3, ça va dépendre de l’usage. Si les besoins en chaud sont à des températures élevées, c’est plus simple de brûler du bois — de la biomasse. Sinon, si c’est juste pour chauffer le salon et la cuisine, une PAC air-air suffira largement. S’il ne fait pas trop froid.
Montagne et PAC air-air, c’est pas le meilleur combo, vu que le rendement de cette belle machine baisse avec des températures froides. Bon, ça baisse, mais même à -5°C, ce sera toujours 2 à 3 fois plus efficace qu’un radiateur électrique.
Mais… mais on oublie quelque chose, là. En fonçant tête baissée, on a failli passer à côté du plus important.

La meilleure énergie est celle qu’on ne consomme pas
Avant même de choisir une énergie, il faudrait surtout consommer moins.
La meilleure énergie, c’est celle qu’on n’utilise pas.
Sobriété, efficacité, rénovation… Ce sont des gros mots pour certains. Et pourtant, toutes les énergies – même renouvelables – sont mauvaises si elles servent à chauffer une passoire thermique.
Bref, tout un article pour dire que la géothermie, c’est la solution numéro 2. Et c’est déjà très bien ! Même si des fois, comme pour le cas du Grand Lyon, elle se fait voler la vedette par la chaleur fatale.
Un petit bémol tout de même : c’est qu’un outil à la décision. Il n’y a pas d’obligations légales derrière ça à ma connaissance.
Sources
https://www.enrchoix.idf.ademe.fr
https://parlonsgeothermies.com/saone-yzeron-reseau-geothermie-chaleur-fatale/